Au bout du rouleau

@ MUba Eugène Leroy, Tourcoing, 2011

Enrouleurs de câble électrique (5x30m)

(...) Sensible aux partages d’expérience, le travail de Julien Boucq s’inscrit dans l’interstice, entre technique non maîtrisée rapprochement précaire et constructions hasardeuses. Cependant l’extrême légèreté de ses propositions nous conduit sûrement à nous interroger sur notre sensibilité et nos perceptions initiales. Avec des procédés qui sont ceux du dessin, au sein des collections permanentes du musée, l’artiste conduit à redéfinir le sens même de notre regard. Que se passe-t-il sur le mur, entre les tableaux, entre les œuvres, sur cette surface « blême de tant d’audace » aurait dit Mallarmé. Qu’y a-t-il dans ces espaces vacants ? Que reste-t-il de l’œuvre, que propose cette surface de projection ? Julien Boucq aime jouer sur l’interstice, la lisière entre une réalité prosaïque, naïve voire brutale et la subjectivité rêvée, bien plus significative et surtout plus riche car elle échappe à tous. Cet entre-deux, terme souvent usité pour expliquer un peu l’impossibilité de définir un concept, doit être pris dans notre projet au pied de la lettre.

Yannick Courbès

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